Chers
délégués, Mesdames et Messieurs,
J’aimerais tout d’abord exprimer mes remerciements sincères à nos
amis slovaques pour leur organisation exemplaire et le déroulement
parfait du 76e festival UNICA ici à Piestany. Un merci tout spécial
s’adresse à notre fidèle amie Zuzana Skoludova qui
voici des années s’est mise en tête d’organiser à nouveau notre
congrès après celui de 2007.
L’année que nous venons de vivre ne fut à vrai dire pas facile et
loin d’avoir été simple.
En effet après le feu d’artifice tiré par nos amis autrichiens
l’année dernière à Fieberbrunn à l’occasion du 75e anniversaire de
notre organisation, il nous fallut rapidement déchanter. A peine un
mois plus tard nous avons été saisis d’une plainte de la part d’une
fédération à propos d’un auteur dont le film qui, en plus d’une
médaille d’argent, avait été récompensé par le Spielberg Award, prix
spécial offert par l’organisateur local. Il fut en effet affirmé que
ce film avait été copié quasiment à cent pourcent sur un DVD tiré
d’une production télévisuelle internationale réalisée en 2004. Passé
le moment de l’incrédulité, les proclamations d’innocence, les
preuves et contre-preuves produites par les deux camps et, après que
notre comité se fut livré à ses propres recherches en procédant par
des éléments probants de comparaison, il s’est avéré que les
accusations étaient en effet totalement fondées.
L’auteur, une fois confondu et après qu’il fût passé aux aveux, fut
sanctionné par sa fédération moyennant une suspension temporaire
venant s’ajouter à d’autres sanctions telles la remise de tous les
prix et récompenses remportés par son film. Il a dû pareillement
rendre les prix remportés au festival de l’UNICA en 2013. De plus il
a présenté ses excuses formelles aux producteurs et auteurs de la
série télévisée et, ce faisant, il a échappé de leur part à une
poursuite pénale assortie d’une demande en dommages
et intérêts.
L’UNICA pour sa part, en sa qualité d’organisateur responsable du
festival annuel, a adressé ses profonds regrets aux auteurs de la
série télévisée et s’est engagée à tout entreprendre pour éviter
qu’à l’avenir un incident pareil puisse se reproduire et d’examiner,
le cas échéant, dans quelle mesure elle puisse prendre de sa propre
initiative des sanctions appropriées.
Un premier pas dans cette direction fut déjà fait à l’occasion du festival 2014 en Slovaquie dans la mesure où le bulletin d’inscription des films devait porter, à côté de la signature du responsable de l’organisme national, également celle de l’auteur qui affirme de ce fait être en possession de tous les droits sur son film.
Dans le même contexte nous nous sommes occupés de la question de
savoir quel degré de professionnalisme notre festival est en mesure
de supporter, puisqu’il est un fait avéré que les films entrés par
des fédérations il est vrai rares, sont à proprement parler des
productions exclusivement professionnelles réalisées à l’aide de
moyens matériels et financiers substantiels, sans toutefois avoir
été déclarés comme films à classer dans les catégories écoles
supérieures d’art cinématographique ou encore des jeunes
professionnels. Cette question épineuse appelle une réponse claire
dans un proche avenir puisqu’autrement nous allons nous attirer des
problèmes supplémentaires bien que d’un tout autre genre.
A l’heure qu’il est nous ne disposons guère de moyens pour réprimer
des excès de ce genre. Ceci nous oblige à partir du principe que les
organismes nationaux qui représentent le film non commercial
dans leurs pays respectifs s’abstiennent d’inscrire des films
professionnels au festival UNICA. Nous nous voyons en effet réduits
à nous satisfaire des indications figurant sur le bulletin
d’inscription. De plus les fédérations concernées sont rarement
représentées sur place par un délégué ce qui ajoute à la difficulté
faute de trouver un interlocuteur pour évoquer la problématique.