Nous en resterons là, même s’il y a encore beaucoup à dire sur ce sujet.
Un second coup de théâtre eut lieu lors de notre congrès-anniversaire à Fieberbrunn, alors qu’un auteur fut récompensé pour un film qu’il avait totalement copié à partir d’une production télévisée internationale en six parties datant de 2004. Cette tentative de tromperie fut mise à jour par l’un des participants français.
S’en suivit l’une des crises les plus importantes de notre Comité. Il a été dit et écrit beaucoup de chose à ce sujet, les média régionaux et nationaux s’emparèrent de l’affaire, il ne m’est donc pas nécessaire d’en dire plus. Nous avons de justesse pu éviter une action en justice venant des producteurs de l’œuvre originale : cela aurait eu des conséquences imprévisibles pour l’auteur, sa fédération, et même pour notre organisation, l’UNICA étant le responsable principal de notre festival annuel. Nous avons heureusement pu, dans ce cas, trouver une solution, à la toute dernière minute, sous la forme d'un compromis à l'amiable. Notre Comité s'est trouvé confronté à une situation des plus délicates, et sa cohésion a été mise à rude épreuve, alors qu'il lui fallait colmater les dégâts collatéraux et définir une conduite à suivre. Cependant, c’est finalement la raison qui a pu l’emporter.
Il est difficile de dire combien d’autres affaires de plagiat ou autres incidents honteux ont pu avoir lieu dans le passé, il est cependant impossible d’écarter totalement le doute. Ces péripéties ont eu pour conséquence que moi-même et certains amis du Comité ont perdu confiance en l’intégrité certaines personnes, qu’il s’agisse d’auteurs ou de responsables de fédération.
C’est pour cette raison que, lors de nos dernières réunions, nous avons travaillé de manière intensive à la rechercher de solutions à de telles situations, afin d’éviter d’avoir à y faire face dans le futur, ou de savoir les repérer à temps, ou alors de prendre les sanctions nécessaires en cas de nouvelle infraction. Il n’est pas normal qu’une fédération cherche à obtenir des avantages en tentant de cacher ou de maquiller l’âge d’un auteur, son statut professionnel ou l’appartenance d’un film à l’une ou l’autre des catégories (Jeunesse – École de Cinéma ou Jeune Professionnel). Il est également impensable qu’un auteur puisse utiliser des images qu’il aurait obtenu de manière illégale ou interdite, ou qu’il aille à l’encontre de la réglementation pour les droits d’auteur en ce qui concerne la musique.
Notre festival annuel, ses procédures et règlements, la participation des films et la façon dont ils sont jugés… tout cela nécessite une analyse des plus profondes. Et c’est en ayant cela en tête que nous avons décidé, lors de notre session d’automne à Esslingen, de coopter un spécialiste pour les questions de concours et de jury à notre Comité. Bernhard Lindner sera donc particulièrement chargé de ces tâches, et il sera assisté pour cela par Dave Watterson et Rolf Leuenberger.
Les mesures décidées lors de notre réunion de Comité à Suceava, en Roumanie, les régulations concernant déjà le festival de cette année et les différents formulaires à remplir pour les films des différents programmes nationaux ne visent qu’à remplir un objectif : rétablir une certaine conscience, la sincérité, la transparence et la confiance, dans l’intérêt de tous les participants.
Cher-e-s délégué-e-s,
En tant que juriste ayant un sens aigu du droit et de l’équité, j’ai
été profondément affecté par les récents évènements. Ils m’ont
marqué.
Malgré tout, ce qui domine à la fin de ce mandat, ce sont les
expériences positives. C’est cette atmosphère collégiale, je dirais
même amicale, dans laquelle le Comité a pu travailler, et c’est
l’engagement altruiste de l’ensemble de l’équipe pour la cause
du film non-commercial.
Ce sont les expériences vécues dans les différents pays du monde que
nous avons parcourus. Tous ces congrès ont été beaux, ils ont été
organisés avec beaucoup d’engagement, d’amour et de dévouement. Nous
avons été gâtés : culture, folklore, des moments touristiques et
historiques forts, sans oublier les délices sortant des casseroles,
des vignes, des brasseries, ou même parfois de distilleries locales.
Sans l’UNICA, nombre d’entre nous n’auraient jamais mis le pied en
Bulgarie, ni visité son ancienne capitale Veliko Tarnovo, pour ne
citer qu’un exemple récent.
Photos: Julia Obraztsova.