Serge Michel
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Saint Sebastien sur Loire
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Mesdames et Messieurs les délégués, mes chers amis,
L’année 2014-2015 a été marquée par la concrétisation du projet de
rassembler dans un « DVD collector » l’ensemble des films ayant reçu
lors des quinze derniers concours de l’UNICA (1999-2013) la médaille
Fellini du CICT-UNESCO décernée chaque année à une œuvre témoignant
des valeurs de tolérance et de paix portées par l’UNESCO.
Terminé dans une première version juste avant le congrès UNICA 2014
de Piest’any, l’étui de trois DVD a pu à cette occasion être offert
à l’ensemble des délégués présents à l’assemblée générale. Une
version avec un nouveau « packaging » a ensuite été réalisée pour
une diffusion aux membres de la conférence générale de l’UNESCO.
Cette nouvelle version pourra également être utilisée par l’UNICA et
offerte aux Amis de l’UNICA intéressés. Ce DVD témoigne de la
richesse et de la diversité des œuvres primées. Il constitue une
occasion de valoriser l’UNICA et le CICT.
Ce Prix International du CICT – UNESCO Delmiro de CARALT a été décerné en 2014, lors du concours de l’UNICA de Piest’any, au film hongrois le mur , de Szabo Simon. Comme chaque année, une médaille Fellini sera de nouveau mise à disposition du jury pour l’attribution d’un Prix International CICT – UNESCO en 2015 à Saint Pétersbourg. A noter que cette médaille avait été gravée pour la première fois en 1995, et présentée lors du festival de Cannes 1995, deux ans après la disparition de Federico Fellini, le 31 octobre 1993.
Le 18 février 2015, le directeur général du CICT Georges Dupont et moi-même avons eu avec Viacheslav Zaytsev, à Paris, une rencontre avec la délégation permanente de la fédération de Russie auprès de l’UNESCO. Le contact a été chaleureux et suivi d’échanges bilatéraux destinés à faciliter le préparation du congrès de Saint Pétersbourg et à appuyer nos amis russes dans leurs démarches. Un message de la directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, devrait de nouveau cette année, comme en 2012 lors du congrès de Ruse, être réalisé à l’adresse des congressistes de l’UNICA à Saint Pétersbourg.
L’autre temps fort de notre relation avec le CICT a été la visite effectuée à Alger pour la commémoration, le 9 mai 2015, du cinquantième anniversaire de la cinémathèque algérienne. Créée au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, cette cinémathèque a été l’une des plus actives au niveau mondial, dans les années 60-70. A l’invitation de Mme la ministre de la culture algérienne, une délégation composée du directeur général du CICT Georges Dupont, des vice-présidents Daniel Van Espen (SIGNIS) et moi-même, accompagnait Jean-Michel Arnold, également vice-président du CICT (CAMERA) mais surtout, en cette occasion, ancien pionnier de la cinémathèque d’Alger dont il a été le programmateur de 1964 à 1969. Mme Valentine Roulet, chef du service de la création au CNC (Centre National français du Cinéma et de l’image animée) et fille de François Roulet, décorateur et affichiste des premières années de la cinémathèque et dont l’œuvre est conservée au musée des Beaux-arts de La-Chaux-de-Fonds en Suisse (François Roulet était natif du Locle, en Suisse), faisait également partie de la délégation, ainsi que M. Bernard Andrieux, réalisateur de biographies filmées et, récemment, d’un recueil de témoignages sur la guerre d’Algérie, et le britannique Robert Silman, créateur du site web Wonderland Stream, plate-forme d’échange et d’évaluation de courts-métrages sur le net.
Animé par Ahmed Bedjaoui, commissaire général de l’exposition et ayant lui-même intégré la cinémathèque d’Alger en 1966, un colloque a réuni lors de la matinée du 9 mai, dans la salle de cinéma de la cinémathèque, notre délégation et des universitaires, des journalistes et des représentants du ministère de la culture algérien, sur le thème de la conservation du patrimoine.
En fait, dans ce pays marqué par plus d’un siècle de colonisation, la recherche et la préservation de documents audiovisuels représentent des enjeux majeurs mais se heurtent à de nombreuses difficultés car les archives sont dispersées (films montés à Lodz, en Pologne, ou en Yougoslavie à l’époque coloniale) et pas toujours accessibles. Au-delà des films « officiels » ou de propagande, des films réalisés par les colons et des films militants, la recherche de documents sur la vie des algériens vue par des Algériens (ayant vécu en Algérie ou émigrés ayant effectué des séjours « au pays ») ou par des étrangers ayant visité l’Algérie, revêt un intérêt particulier et l’appel aux cinéastes amateurs a été exprimé très chaleureusement. Je relaie donc volontiers cet appel et vous invite à le diffuser au sein de vos fédérations. Merci à tous ceux qui disposeraient de films tournés en Algérie ou connaitraient l’existence de tels films de prendre contact avec moi.
Une association de l’UNICA est souhaitée à la démarche qui va être
formalisée avec tous les partenaires pressentis pour structurer
l’identification, la collecte et la sauvegarde de tous les documents
audiovisuels qui permettront d’enrichir la mémoire de l’Algérie.
J’ai par ailleurs, lors des contacts noués pendant cette
manifestation, invité mes interlocuteurs à susciter un rapprochement
des groupes de cinéastes amateurs algériens (peu nombreux) pour
construire une relation avec l’UNICA et envisager leur entrée dans
notre grande famille.
Lors du colloque, j’ai également invité les participants à réfléchir à la problématique de la constitution des archives audiovisuelles d’aujourd’hui pour demain. Car si la question de retrouver et restaurer des images du XXème siècle se pose, nous savons lire et conserver ces images lorsque nous en disposons. En revanche, et alors que l’accélération du volume de prises de vues, avec l’avènement de la vidéo puis du numérique, a été extraordinaire depuis le début des années 1980, la question de ce qu’il en restera dans 20 ou 50 ans se pose dès à présent. Supports et matériels sont par nature plus éphémères et nous devons nous demander, en particulier nous, les cinéastes amateurs, ce que nous pourrons et voudrons laisser aux générations futures, et comment. Paradoxe au moment où des bobines de films argentiques se trouvent dans des vide-greniers, à défaut d’être conservées par les familles ou déposées dans des cinémathèques, lorsqu’elles ne vont pas en déchetterie… les images plus récentes risquent fort de disparaitre plus vite que les plus anciennes et sans espoir d’en conserver une trace tangible… Nous avons eu à Alger un début de débat sur ce thème ; le « cloud » peut-il être une réponse ?... Rien n’est moins sûr car il faudrait savoir ce qui y est placé et comment aller y rechercher ce dont on ignore l’existence… Je vous propose que nous ayons aussi une réflexion sur ce thème au sein de l’UNICA.
Pour terminer ce rapport à l’assemblée générale, je voudrais vous signaler également, en début 2015, la réalisation d’une plaquette de présentation du CICT destinée à en assurer la promotion dans le cadre des 70 ans de l’UNESCO, en particulier en Chine. Dans le chapitre sur la diversité des membres du CICT et les relations entre eux, l’UNICA tient une bonne place dans cette plaquette qui rappelle en particulier ce que représente la médaille Fellini décernée chaque année lors de notre concours.
Une déception en revanche du côté de l’Australie, les contacts
prometteurs établis en novembre 2013 lors de ma visite à Melbourne
n’ayant à ce jour pas débouché sur une concrétisation de la
perspective d’un retour de la fédération australienne au sein de
l’UNICA. A suivre donc.
A très bientôt à Saint Pétersbourg, et avec toutes mes amitiés,
Serge MICHEL
Représentant de l’UNICA auprès du CICT
Vice - président du CICT