Chers amis cinéastes,
Une année nouvelle vient de commencer. Il est à prévoir qu’elle
s’annonce aussi intéressante et passionnante que l’était l’année
écoulée.
Nombre de points figurent à l’ordre du jour des travaux du comité.
Tout ne sera pas prêt pour être discuté et délibéré quand nous
nous retrouverons en assemblée générale fin août 2014 à Piešťany.
Quelques-uns d’entre ces points ne pourront être adoptés sans la
participation active et préalable des organismes nationaux. Le
comité s’efforcera néanmoins à créer les prémisses indispensables à
cet effet. Certains points méritent cependant d’être commentés
brièvement.
Le 75e congrès de l’UNICA à Fieberbrunn continue à alimenter notre
mémoire avec d’excellents souvenirs. Toutefois, comme il arrive
souvent en pareil cas il intervient toujours l’un ou l’autre
événement qui vient ternir les images positives. Il est question ici
du cas Bernhard Girsberger qui avait fait fureur à
Fieberbrunn avec son film Meru lebt.
Quand cet auteur suisse fut convaincu de plagiat quelques semaines
après pour avoir copié son film à partir d’un DVD acheté dans
le commerce, notre petit monde du cinéma d’auteur jusque-là intact
s’effondra d’un seul coup. Sans la perspicacité d’un responsable
français et sans l’intervention décidée de sa fédération ce jeu
honteux aurait pu perdurer encore un certain temps. Ce cas d’espèce
pose bien évidemment la question de savoir si et dans quelle mesure
d’autres auteurs ne se sont pas servis de pareil artifice (lz
: de pareille manœuvre frauduleuse) par le passé.
Les médias modernes et les techniques de pointe en matière de
postproduction convient des personnages peu scrupuleux à
opérer des tricheries et trucages à tel point authentiques qu’ils
échappent à l’œil le plus averti et le plus vigilant. Ceci étant
notre comité aura à décider dans un avenir rapproché dans quelle
mesure il importera de modifier les inscriptions figurant sur le
bulletin d’inscription des films en y ajoutant notamment, à côté de
la signature du président de la fédération également celle de
l’auteur moyennant laquelle ce dernier déclare sur l’honneur
disposer de tous les droits concernant son film. De plus
devrions-nous réfléchir si, dans des cas d’infractions graves, il ne
serait pas indiqué d’introduire des sanctions à l’encontre de
l’auteur voire même de sa fédération, dans la mesure où elle aura
été reconnue coresponsable, notamment sous forme d’exclusion
temporaire..
Un autre fait que ne peut être occulté plus longuement concerne la nature plus ou moins professionnelle des films inscrits au festival. Il n’est plus tolérable que des films qui ont été produits dans une école supérieure du cinéma ou bien que ceux dont l’âge des réalisateurs professionnels ne corresponde pas au règlement ne soient pas clairement marqués comme tels sur les bulletins d’inscription. Ce constat fort heureusement ne concerne qu’une infime minorité de fédérations. Toujours est-il qu’en raison de l’absence de marquage approprié elles alimentent les doutes et suscitent parfois des animosités, ceci surtout auprès des fédérations et des auteurs qui prônent l’amateurisme pur et dur. Il se peut qu’à leur égard il faudra modifier les dispositions ad hoc du règlement du concours, en concédant notamment au jury une marge d’appréciation et de manœuvre supérieurs.
Le projet de réforme qui, ensemble avec un questionnaire et un commentaire, avait été envoyé à tous les organismes nationaux en juillet 2013 a fait l’objet de nombreuses réflexions depuis lors. Celles-ci sont en train d’être analysées de près par notre conseiller spécial Kees Tervoort. Un survol rapide des premiers éléments de réponse permet de constater que l’éventail des opinions émises est très large allant du quasi statu quo jusqu’à la quasi liquidation de notre organisation et de ses structures actuelles. Nous n’aurions jamais osé penser à un tel écart. Il en résulte que la recherche de mesures de renouvellement raisonnables et consensuelles reconnues nécessaires par le plus grand nombre en est rendu plus ardue. Il reste donc beaucoup à faire.
Beaucoup de monde aura déjà jeté un œil sur le site Internet du 76e Festival mondial à Piestany en 2014 et aura pu s’informer de ce fait sur les possibilités d’hébergement et les conditions d’inscription. Certains ont déjà rempli le bulletin d’inscription et ont procédé à une réservation hôtelière. Comme le même genre de mésaventure qu’en 2013 avec la Corée n’est guère à craindre cette fois-ci, le comité d’organisation, sous la houlette de Zuzana Školudová, a émis le vœu de voir les intéressés s’inscrire rapidement, ceci pour des raisons évidentes de bonne planification. Le comité UNICA quant à lui est fermement convaincu que nos amis slovaques réussiront à organiser un congrès plaisant et varié.
Les préparatifs pour 2015 sont déjà bien lancés. Au cours de notre
réunion de comité qui se déroulera en juin prochain à St Pétersbourg
il nous sera permis de nous en rendre compte et il nous sera donné
de clarifier nombre de points avec les organisateurs locaux. Nous
aurons ainsi à vérifier par acquis de conscience si les conditions
matérielles requises par nos réglementations sont bien remplies
aussi bien en ce qui concerne la salle de congrès que l’hébergement
et, le cas échéant, les correspondances par transports publics entre
les hôtels et la salle de congrès. Comme nous connaissons et
apprécions l’équipe en place de longue date, aussi bien Nina
Zaitseva que Viatcheslav Zaytsev et
encore Julia Obraztsova, nous sommes persuadés
qu’ils auront des réponses appropriées à toutes nos questions.
Nous aurons également à examiner ensemble avec les autorités russes
la question de la délivrance de visas, sachant qu’un visa
touristique pour la Fédération russe coûte à l’heure actuelle 76€.
Nous allons essayer de sonder s’il n’y a pas moyen d’obtenir un
allégement des formalités de visa en faveur des participants à
l’UNICA. Nous aurons par ailleurs à nous assurer que les
participants de tous pays sont admis à voyager en Russie. Ceci est
une condition préalable absolue pour l’attribution et la tenue d’un
congrès de l’UNICA.
Grâce à l’engagement de Thomas Kräuchi nos films sont arrivés en bon ordre et ont été parfaitement archivés dans les locaux de la cinémathèque de l’association Lichtspiel à Berne. Les conditions de prêt et de copiage plus amplement énoncées dans ma lettre 3/13 de novembre dernier sont dès lors en vigueur avec effet immédiat.
Avec mes meilleures salutations.
Luxembourg, en février 2014
Georges Fondeur.